Les dangers de la e-cigarette, mythe et réalité

Les dangers

Le succès attire autant qu’il effraie, la e-cigarette ne déroge pas à la règle. Si elle connait de plus en plus d’adeptes, les rumeurs sur sa dangerosité, les questions sur son efficacité ne sont pourtant pas toutes réglées. Nous faisons le point sur les risques de la vape.

Avant d’aborder les différentes questions qu’on se pose sur les risques de la vape, une statistique importante : la cigarette électronique est à 95% moins nocive que le tabac. Alors, oui, on peut lui faire des reproches. Cependant, d’après les courbes de consommation de tabac par exemple en Angleterre où l’e-cigarette est préconisée pour le sevrage du tabac, il semblerait bien que la vape fonctionne. Aujourd’hui de nombreux tabacologues s’accordent à dire que la vape reste la solution la moins dangereuse et la plus efficace pour se sevrer du tabac.

Les principales craintes et idées reçues : vrai ou faux

La cigarette électronique peut rendre accro. FAUX
C’est la première crainte des fumeurs. Certains ont vu autour d’eux des personnes qui semblent de pas pouvoir arrêter la vape. Alors qu’en est-il vraiment ? Le Baromètre Santé Inpes 2015 révèle que seulement 9% des utilisateurs de e-cigarette vapotent depuis plus d’un an. Tabacologues et pneumologues confirment, la quantité et la rapidité d’absorption de nicotine étant moins élevées avec la vape, le vapoteur limite les risques de devenir accro.

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La vape est le meilleur moyen d’arrêter de fumer. VRAI
La revue Cochrane a publié une étude sur le sevrage du tabac. La cigarette électronique reste le meilleur moyen pour se sevrer du tabac. Les chiffres montrent que près d’une personne sur 10 arrête de fumer dans l’année (9%). Un tiers (36%) des consommateurs réduisent de moitié leur consommation dans le même laps de temps. Le Dr Guillaumin, tabacologue insiste sur les bienfaits de la cigarette électronique :

« Elle est plus modulable en fonction du goût, du besoin en nicotine ou de la façon d’inhaler de chacun. Efficace rapidement, elle peut aider à pallier certains manques »



 

Il est interdit d’utiliser sa e-cigarette dans les lieux publics car la vape passive comporte des risques pour la santé. FAUX
Le vapotage passif, c’est-à-dire le fait d’être exposé à la vapeur d’un utilisateur de e-cigarette, n’expose à aucune substance cancérigène. De très légère traces de nicotine peuvent être relevées dans le corps (urines, sang) de personnes soumises à de la vape passive. Mais les taux sont si faibles que la présence de la nicotine ne risque pas de provoquer d’effets indésirables : pas de dépendance, pas d’impact sur la pression artérielle…

Alors pourquoi l’interdire ? Avant tout, pour l’exemple. C’est pour ne pas inciter à fumer que la e-cigarette est interdite. Les personnes influençables étant les enfants, la loi de santé promulguée en 2016 interdit l’utilisation de la e-cigarette notamment dans les établissements scolaires ou destinés à l’accueil de mineurs.

Cumuler tabac et vape est dangereux. FAUX
Le tabac est dangereux oui. Mais ajouter de la vape à sa consommation de tabac ne crée pas de dangers supplémentaires.

« Il n’y a pas de risque de surdose ni d’intoxication à la nicotine. Au pire, on peut avoir la nausée ou des palpitations » Dr Guillaumin, Tabacologue

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Mais continuer le tabac tout en vapotant permet beaucoup plus difficilement de diminuer le niveau de dépendance à la nicotine. Dans ce cas, il n’est pas facile de se sevrer du tabac et le retour au tabagisme sans vape est alors bien plus fréquent.

Une femme enceinte ne doit pas vapoter. VRAI et FAUX
Il est préférable qu’une femme enceinte ne consomme pas de nicotine dans l’absolu. Sa toxicité sur le cerveau du fœtus est démontrée. On ne peut donc pas lui conseiller de vapoter. Mais lorsqu’une femme enceinte n’arrive pas à ne pas consommer de nicotine, la vape reste moins nocive.

Jusqu’à présent, la vape est globalement considérée comme moins nocive que le tabagic pour tout le monde : consommateurs passifs, femmes enceintes, grands et plus petits fumeurs, entre une cigarette et une e-cigarette, la différence est nette.

Pour autant, les risques de la vape ne sont pas nuls. Il s’agit toujours de consommer de la nicotine, et pas uniquement.

Vape : quels effets secondaires sur la santé ?

La cigarette électronique est encore une invention récente, trop récente même pour pouvoir entièrement évaluer ses effets sur la santé. Certes en comparaison avec le tabac dont nous connaissons bien les dangers, la vape est moins risquée. Mais que savons-nous sur les risques propres à la e-cigarette ?

Une étude récente (Kamilari et al 2018) a relevé la présence de traces de métaux lourds dans les e-liquides de cigarette électronique. Certains sont considérés comme nocifs pour la santé. Cependant les taux relevés restent toujours largement inférieurs aux concentrations définies par les autorités réglementaires.

Le HCSP, Haut Conseil de la Santé Publique, a montré dans son avis de 2016 que certains composants de e-liquides pouvaient être nocifs. Il insiste sur la potentielle toxicité du diacétyle qui peut provoquer des dommages pulmonaires quand il est inhalé après avoir été chauffé.

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Plus récemment encore, une étude menée principalement par Joseph Wu au sein de l’Université de Stanford aux Etats-Unis montre les influences des e-liquide sur les cellules des vaisseaux sanguins. En laboratoire, les résultats montrent des réactions similaires à celles présentent dans des maladies cardiovasculaires. Cela confirmerait donc une étude précédente qui annonçait des taux plus importants de risques d’accidents vasculaires cérébraux, crises cardiaques ou maladies coronariennes. Notons tout de même que ces études pionnières ont encore besoin d’être confirmées par des statistiques sur la réalité des risques chez les vapoteurs à court et à long terme, sur la causalité directe en dehors de tout autres facteurs (alimentation défectueuse « malbouffe », hypertension : problèmes de santé répandus auprès des participants aux études menées aux USA)).

Quels sont les e-liquides les moins dangereux ?

Bien moins dangereux que le tabac, les e-liquides se composent tout de même de produits qui présentent une certaine toxicité. Nous vous avons déjà présenté la composition de ces produits savoureux sur ce blog.

Certains se présentent comme « bio », mais attention ! Comme nous l’avons déjà montré ici, c’est d’abord un discours marketing. Le bio dans l’e-liquide c’est du pipeau. Alors comment s’y retrouver pour choisir le liquide le moins nocif ? C’est simple : méfiez-vous des arômes et surtout, prenez soin de lire les étiquettes. On vous donne aujourd’hui 5 conseils pour choisir parmi vos e-liquides préférés celui qui sera le moins toxique.

  • Les normes AFNOR

De nouveaux e-liquides arrivent régulièrement sur le marché. Au milieu de tout ce choix, le vapoteur est vite perdu. Alors pour y voir plus clair, faites confiance à l’AFNOR. L’Association Française de Normalisation établi les normes de fabrication de ces produits. Adoptées par la France, elles garantissent la qualité des e-cigarettes et des e-liquides même si les fabricants ne sont pas dans l’obligation de les respecter. Ces normes imposent un taux limité des composant considérés comme nocifs tels que le diacétyle, l’acétaldéhyde, le plomb, l’antimoine, l’arsenic, le nickel, le chrome et le cadmium. Pour le vapoteur, c’est une information importante.

  • « Sans diacétyle, sans parabène, sans ambrox »

Et voilà le trio gagnant de substances toxiques contenues dans plusieurs e-liquides. Si le bio n’est pas fiable, en revanche, la mention « sans diacétyle, sans parabène, sans ambrox » assure que le e-liquide compte parmi les moins dangereux du marché. En France, la réglementation sur l’étiquetage et les composants impose que ces informations soient accessibles au vapoteur. Alors pensez à y prêter attention.

  • Eviter les goûts sucrés, les arômes fraise, gourmands mais irritants

Les quelques études sur le sujet mettent en avant les risques propres à certains arômes. La dernière étude en date montre que l’arôme Cannelle serait le plus nocif. Celles menées au sein du Roswell Park Cancer Institute de Buffalo (USA) mettent en garde contre le diacétyle, souvent utilisé dans la confection des goûts gourmands. Ils sont donc potentiellement plus toxiques. Les arômes de fraise présentent des traces possibles de benzaldéhyde dans le liquide et dans la vapeur. En somme, plus un e-liquide est chargé en arômes, plus les réactions chimiques à haute température peuvent être importantes. Si vous cherchez le e-liquide le moins nocif, il est préférable de les éviter et de privilégier les e-liquides aux saveurs simples (mono arôme).

Et puis, à tous les vapoteurs allergiques, bien que les parfums soient généralement des arômes de synthèse, la prudence voudrait que vous évitiez les saveurs auxquelles vous réagissez.

  • Doser le ratio PG/VG

Comme nous l’avons déjà expliqué ici, plus le taux de Glycérine Végétale (VG) est élevé plus les nuages de vapeurs seront denses. Mais par conséquent, le liquide va aussi se vaporiser plus rapidement et la consommation de e-liquide augmente. Les e-liquides plus riches en Propylène Glycol ou équilibrés sont de ce fait moins nocifs. Alors pratiquez le cloud chasing ou le power vaping avec modération.

  • Limiter arômes et additifs dans les liquides DIY

Ici, c’est vous le maître. Il existe des recettes de e-liquide maison. Si vous vous lancez dans l’expérience, pensez à utiliser arômes et additifs avec modération. Même quand c’est vous qui les mélangez, ils restent les éléments les plus potentiellement toxiques.

Alors, danger ou pas ?

Le verdict est ici impossible.

En France, la vape n’est pas considérée comme un dispositif médical dans le cadre du sevrage du tabac. Les experts sanitaires (INCa, 2017) ne recommandent donc pas son utilisation pour les non-fumeurs. Ils sont en accord avec les recommandations encore récentes de Tobias Welte, président de la European Respiratory Society.

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« Bien que l’exposition à des ingrédients potentiellement nocifs provenant de cigarettes électroniques puisse être inférieure à celle des cigarettes, cela ne signifie pas pour autant qu’elles sont inoffensives. Jusqu’à ce que nous en sachions plus sur les effets à long terme de leur utilisation sur la santé humaine, il est irresponsable de recommander leur utilisation dans les stratégies de lutte antitabac à l’échelle de la population »

Mais finalement, même les plus prudents laissent échapper que la vape est certainement moins nocive que le tabac dont nous connaissons bien les effets terribles sur la santé.

Alors, il est préférable de vapoter avec modération certes, mais surtout, à chacun de faire de son mieux pour arrêter de fumer.